Au réveil un lendemain de soirée bien arrosée, lorsque par-dessus tout on a la grippe et le nez qui coule vert, on est tout sauf sexy. Ajoutons à cela trois peignoirs qui disgracient les formes, les cheveux en bataille semi-gras, et les courbatures qui accidentent la démarche. De sorte à ce que l'on ne ressemble absolument à rien. Si l'on ose sortir dans la rue dans un tel état, on n'attire que moquerie, rire ou pitié. On a beau avoir le plus beau coeur et le plus honorable esprit critique, en ces circonstances, ça ne se voit définitivement pas.

Bon, c'est un peu la même chose avec ce blog. Il a subi quelques violences imprévues, il s'est fait battre, ravale la façade, il ne représente plus vraiment la personnalité cachée derrière. Je ne suis certes pas la plus brillante étoile de toute la voie lactée, mais je mérite tout de même un blog un tantinet plus beau. Je veux me débarrasser de cette présentation impersonnelle, et je veux rebaptiser mes liens, mes catégories, du nouveau, du frais. Avis a tous les grands artistes de ces contrées, je confie à vos de doigts de fée ce home sweet home, et tachez d'en faire un truc d'enfer. Ici sera toujours Electric Lady Land car cet album me fait toujours autant vibrer. Ce sera en revanche, My tailor-made life au profit du fil des jours. Ringo, Paul, John, George au profit du fil des sons. Et Shameless au profit du fil des questions. On met tous ces fils dans une boîte, on rapièce quelque chose de plus authentique, un peu plus rock'n roll et on fait dégouliner le glamour sur le tout. Évitons le rose, ou bien a  de très petites et subtiles doses. Sur ce, bain de soleil sur la plage, car le lundi, c'est off. Le reste de la semaine étant bien chargé, car du poulet j'ai pas fini d'en vendre.

Je me demande si finalement je ne préfère pas bloguer en ces conditions. Il n'y a plus de statistiques donc plus de challenges ni de concurrence, c'est maintenant chacun pour ses mots et ses idées. Ce système est sain. La saineté, la sérénité, ces concepts proches de la pureté deviennent tous les jours un peu plus précieux à mes yeux. Et ce blog n'en est qu'un exemple. Mon désir ardent pour une assiette de haricots cuisinés à la vapeur, d'un savon à l'amande douce dans la salle de bain, d'un prélude de Bach dans l'iPod, en sont d'autres. By the way :Mes collocs projettent de déménager à la fin du mois de Mars. Je me demande donc si ce n'est pas pour moi l'occasion d'emménager sur Londres et commencer à chercher un travail dans la ville la plus cool du monde. Cool certes, mais bien plus onéreuse que Brighton, et ce n'est pas ce job miteux dans ce fast food ou l'on vous vend de la grippe aviaire en barquette qui me permettera d'économiser. La question se pose, j'y réfléchit sérieusement. Je suis assez remontée contre mon manager qui ne se preoccupe pas vraiment de mon cas, qui ne tient pas ses paroles, dont je dois des heures de harcèlement téléphonique pour en retirer de simples informations. En rentrant le soir, je raconte brievement ma journee. I fuck this fucking bastard who deserves anything but being fucked up ! Ce n'est pas la langue de la reine, certes. C'est quelle jure la petite. Nevertheless : Je suis aussi crédible en injures anglaises que Penelope Cruz dans Blow. Mes collocs rient de moi, et je vais mieux.

Whatever:je retrouve le plaisir de jurer, de dire les mots sales et interdits qu'il n'est pas convenable d'entendre de la bouche d'une enfant. J'ai l'impression d'etre la novice de cette langue comme lorsque j'etais celle du francais lors de ma tendre enfance. Je suis impressionnee par la vulgarite. Anyway : j'ai reperdu mes accents.

Well. Je suis actuellement à New York et je retrouve bientôt ma vie ordinaire. Paul Auster m'a transportée l'espace de quelques pages, magique.

Well. Je suis bien trop fainéante pour déménager une nouvelle fois. Je me ferai un nouveau nid de ces brindilles et de ces pétals séchés. En bonne française râleuse, je déclare n'être toutefois pas vraiment satisfaite, ma page ne me ressemblant plus tout à fait. Mais puisque je suis depuis peu anglaise, je m'en contenterai.

En définitive je suis d'avantage surprise que mécontante.

Well. Je me suis dégotée un nouveau travail que je commence lundi. Ici on dit des employés à l'essai qu'ils sont des trainee. Je ne vend toutefois pas mon cul, ni le reste, juste mes services pour un restaurant international qui vous engraisse volontier les mollets.

Je travaille quelque part par là.

Mon journaliste est partit. Ma vie sexuelle avec.

J'aime l'expression crystal clear, et l'utilise aussi souvent que fuck sake. La série Shameless n'en finit pas de me faire rire.

Quelqu'un peut-il m'envoyer des cartouches de cigarettes ?

Déambuler sur une asphalte mouillée, voir s'étendre au loin des kilomètres de nuages roses, une plaine achevée à l'horizon par une mer sombre et calme. Comprendre qu'il n'y ait rien de plus harmonieux qu'une nature pure, sans certains  des artifices de l'homme. Entendre le chant des mouettes, les conversations des autochtones, et me sentir étrangère. Manquer de très près la mort lorsque je traverse la route, n'étant suffisement vigilante a son code inversé, ou trop perdue dans mon monde, entre la France et le pays de mes rêves.

La veille au soir, écouter Sergent Peppers en pensant à Sarita. Constater qu'il n'y a que dans un tel pays et nulle part ailleurs qu'une telle musique puisse être composée. Se sentir au coeur du plus confortable des mondes, et ne vouloir du passé que les routes pavées, les vieilles quincailleries, mon fromager, mon boulanger puis en premier choix mes amis et ma famille.

British are gentlemen.

I  met a journalist, an important one. We spent a lovely night together. I told me gorgeous things, but he left. Now he's going to live in Dubai, without me. Thanks to him I passed a magical week.

On ne rencontre jamais les  bonnes personnes aux bons moments, avec lui je serais restee bien des heures a ecouter de la brit pop, discutant de faits divers, de l'Europe et les bienfaits de ses melanges culturels.

Then I found a work. Not yet in a record shop, but in the fucking Hilton Palace. I can't bear my job but I can't complain, I have no choice.

And then : sun, sea, clouds, umbrellas, pubs, alcohol, sex and rock'n'roll.

Comment resumer autrement ?

note sans accent - sans ponctuation ni majuscules - note d outre manche, fruit du qwerty.

no job but some little ones which don't give me the opportunity to live correctly - a cute home with friendly flatmates on their thirties, from south africa - listening 2 many dj's and jazz and rock and roll. great.

sometime i worry about my still, i wonder when will i be able to eat or to sleep quietly.

british are gentlemen, now it's certain - some of them, especially these from london - are very good-looking. most of them do not smoke. cigarettes here are very expensive.

Je vis dans l'angoisse du lendemain, ne sachant comment payer mon loyer, ni comment m'acheter de la nourriture. Un de mes colloc est recruteur dans une agence d'interim, il me trouve quelques missions de-ci de-la, qui malheureusement ne suffisent pas. Il y a actuellement a Brighton plus de jeunes en recherche d'emplois que de touristes sources d'emplois. Je ne vis pas encore dans la precarite mais j'y tend de plus en plus. Je prend conscience de ce que je theorisais volontier avant mon depart - d'ailleur c'est une raison de ce depart - il est difficile de tout quitter, sans l'assurance d'un logement et d'un travail et de se contruire ailleurs. Le confort dans lequel j'etais en france detient desormais une veritable valeur.

Neanmoins je ne regrette pas ma vie francaise, car si c'est dur en angleterre c'est foutrement plus fort et plus intense. Mes diverses sources d'inquietudes n'auront probablement plus raison d'etre dans quelques temps, ce ne sont que des problemes d'argent.  Il est evident que mes amis et ma famille me manquent mais j'ai confiance, je les retrouverai tot ou tard, je ne m'inquiete quant a cela. Ils m'aideraient juste a faire face a ces broutilles financieres qui ternissent le paysage.